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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 11:32




Insolente et sans gène installée à même la place de la mairie elle avait des façons fort inciviles, des manières peu discrètes.


Elle chantait à tue tête !

 

Sa voix puissante balançait des mots gros et laids, crachait à nos faces livides des bouts de vie très sombres.


 Dans sa voix pesante et oppressante grondait l'orage. , une ombre imposante et menaçante a aussitôt obscurci ma quiétude d'esprit. ( Sa voix torturante vibre lancinante encore en ma conscience ! )


Les gens passaient  yeux au sol, oreilles penaudes chopant des bribes au vol. Mais moi irrésistiblement attirée par toute cette misère étalée je ne pouvais détacher mon regard du spectacle affligeant de son laisser-aller.


Elle chantait à tue tête et sa tête était  penchée en avant. Et soudain elle a crié :


" - Vive la france, vive la france....vive la france ! "


Sa chevelure cachait sa figure, elle s' y versait de l'eau minérale et pure ...et sa voix sèche et dure scandait inlassablement  :


"  - Vive la france, vive la france... vive la france !  "


Elle a sorti un flacon de shampooing d'un balluchon crasseux et a fait mousser ses longs cheveux graisseux...


Oui Mesdames, Messieurs en pleine place publique sans pudeur, sans honte et en criant jusqu'aux cieux :


- " Vive la france, vive la france... vive la france ! "



N'est ce pas malheureux une femme faisant  toilette en pleine rue de la France ? Une femme qui va jusqu'à gaspiller toute l'eau contenue dans une bouteille et ce en plein soleil ... alors qu' il lui suffisait  d'attendre  le soir pour qu'il se mette à pleuvoir !




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26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 04:21





De ma fenêtre je les ai vus arriver, aussitôt j'ai mis l'appartement en silence total  et j'ai attendu qu'ils aillent voir ailleurs ... Ce n'est pas que je ne les aime pas, ils sont toujours très polis, très bien habillés, très calmes mais ...

 Ils ont sonné juste deux fois, deux  coups très espacés. Je les imaginai derrière ma porte dressant l'oreille et tentant de déceler présence humaine. J'ai fait comme si j'étais morte, j'ai même cessé de respirer quelques secondes au cas où... Je n'avais pas envie, pas le temps, pas la force de leur parler et les envoyer balader sèchement n'est nullement dans mes us et coutumes...

De plus j' éprouve toujours comme de la pitié à les regarder quémander de la sorte de porte en porte... Il m'est arrivée quand j'étais jeune et innocente de passer de longues, longues minutes presque des heures à essayer de nouer dialogue fructueux en leur compagnie : que de temps perdu !



Mon logement se révélant irrévocablement hermétique je les entendis se diriger vers celui de la voisine... Sur la pointe des pieds j'allai coller mon oeil à la serrure très curieuse de voir de comment ils allaient y être reçus... 

Ils étaient deux: un monsieur, une dame avec chacun une sacoche. Des cris perçants fusaient de derrière l'autre porte...L'homme s'apprêtant à sonner  a marqué un instant d'arrêt...Il a croisé le regard de sa compagne et puis il a appuyé mollement sur le bouton de la sonnette...la sonnette de ma voisine ça faisait belle lurette qu'elle était hors service, pas du tout cassée mais débranchée pour réduire au mieux la facture d'électricité. Il a appuyé mais aucun son n' a retenti sauf celui d'une horde de gamins s'égosillant et d'une maman vociférant...

La femme a chuchoté longuement à l'oreille de son ami et bravement, résolument a frappé à la porte toute cabossée ... elle était investie d'une mission de la plus haute importance : colporter la bonne nouvelle . La fin du monde était pour très bientôt et elle n'avait le droit de négliger aucun domicile et surtout pas celui où régnait un tel charivari.


Ma voisine est sortie, toute petite, toute menue et les a questionnés brutalement sur le but de leur visite... Sa voix a fait trembler les murs, vibrer les vitres de la cage d'escalier, a décoiffé les deux sauveurs de l'humanité...


Ils ont reculé d'un ou deux pas, pris leur courage à deux mains et ont commencé leur bavardage:


- Bonjour, nous sommes Témoins de Jéhovah...


Ma voisine ne comprend pas très bien le français et  avait assurément d'autres chats à fouetter... Elle s'apprêtait à fermer violemment sa porte sur leurs nez quand ils ont sorti de leurs cartables chacun une bible...un peu comme s'ils voulaient s'en protéger contre...  ce petit bout de femme.


Ensuite tout s'est passé très très vite... L'homme a  levé son livre et a haussé le ton

- La bible, Madame, la bible il n'y a que ça de vrai...


Ma voisine Malienne n'entend guère au parlé des Français mais là elle a de suite compris. Elle a couru dans son appartement et en moins de temps qu'il faut pour l'écrire elle est revenue, elle Le tenait en ses mains... et elle criait de toutes ses forces... je vous laisse à imaginer l'ampleur des décibels, les répercutions sur mes tympans et surtout sur ceux des deux malheureux témoins de Jéhovah...


Elle criait de toutes ses forces...Epouvantés, ils ont détalé dans  les escaliers. Une chance que ma voisine a de toutes petites jambes car si elle les avait rattrapés ils auraient de suite connu la fin du monde.



Elle les a poursuivis  jusqu'à leur voiture et alors qu' ils démarraient sur les chapeaux de roues ma voisine brandissait le Saint Coran et criait encore de toutes ses forces :


-  Et le Coran, le Coran ça ment ?




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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 17:59







Les moustiques sont en nos demeures et nous en font voir de toutes les couleurs. Et pourtant tout allait bien, bien, très bien même avant que ma belle soeur ne vienne couper Ramadhan en notre compagnie.

 " Couper Ramadhan " expression un peu barbare mais très très à la mode signifiant ....pas besoin que je vous l'explique, chaque jour que Dieu fait en ce mois sacré vous attendez l'instant magique où qui d'une datte ( ne pas trop m'éloigner du sujet du jour : les moustiques ! ) qui d'une datte donc, qui d'un verre d'eau , qui ... ma belle soeur, elle,  l'a coupé d'une brick son jeûne... J'en étais toute abasourdie, d'une brique boum, ! Elle m'a expliquée qu'elle n'aimait pas les dattes...je n'ai rien dit mais je n'en ai pas pensé moins : ne pas aimer les dattes ce n'est pas très islamique, ça non ?

Je lui ai conseillé un verre de lait frais ou caillé mais elle avait déjà fini sa brick et se préparait à sauter sur une deuxième...Un verre d'eau alors, un verre d'eau ....MINERALE... tu ne vas pas me faire croire qu'après une journée torride comme celle d'aujourd'hui la première envie qui te prend n'est pas celle de te rafraîchir le gosier? Je suis même allée jusqu'à mentir sur  la qualité de la flotte, vous vous rendez compte à quelles extrêmités nous en sommes réduits parfois !

Elle croquait de plus belle dans sa bouche pâteuse , elle avait lu dans une revue de français que l'eau coupait l'appétit alors...alors elle n'a rien bu du tout.

Je reviens à nos moustiques ...

 Ma belle soeur entre deux bouchées, s'est étonnée que nous gardions les fenêtres ouvertes toutes lampes allumées.Vous n'avez donc pas de moustiques qu'elle m'a questionnée ? Pas l'ombre d'un seul que je lui ai répondu fièrement! C'était le bon vieux temps !

Dans sa maison à elle, à eux car elle ne vit pas seule  il y en avait des dizaines, ils avaient tout acheter pour les éradiquer et puis ils avaient fini par soucis d'économie  par fermer portes et fenêtres et vivre tout confinés le jour comme la nuit.

Vous en avez de la chance de vivre sans moustique qu'elle nous dit, profitez en bien !

Et elle avait raison elle n'avait pas passé le pas de la porte que déjà un moustique, puis deux, puis... à croire qu'elle les avait emportés dans son cabas  et, comme elle souhaitait vivement nous en faire partager les charmes, elle avait procédé en catimini à un lâcher de moustiques !

Je plaisante bien sûr ce n'est pas possible ces choses là et c'est très grave d'accuser les gens surtout en ce mois de Ramadhan de desseins pareils !

Les moustiques ce n'est pas comme les colombes ou les ballons , même avec toute l'imagination du monde c'est impossible ! Le plus difficile cela a dû de les capturer dans sa besace en ayant soin d'en sélectionner des garçons comme des filles en vue de coloniser l'appartement ennemi. Le reste un vrai jeu d'enfant, pendant que chacun avait les yeux rivés sur la pendule hop j'ouvre le sac et tout doucement ... Je plaisante bien sûr mais...

Toujours est il que maintenant ils sont là, ce n'est bien évidemment qu'une incroyable coincidence mais ils sont là !

Alors nous aussi nous avons acheté tout ce qui fallait pour tenter de les combattre : un produit qui empeste la mort, je le reconnais c'est le bas de gamme: je n'allais pas mettre des mille et des cents pour juste des moustiques tout petits minuscules et puis par soucis non pas d'économie mais d'écologie nous avons investi dans la TAPETTE !

La tapette en cette période ramadanesque n'est utilisée qu'après le coucher du soleil. Je l'ai fortement  déconseillée aux enfants la journée: tuer les petites bêtes à bon Dieu ne doit se faire dans la journée qu'en cas de légitime défense et encore... Eux les moustiques ne font pas Ramadhan ils picolent de notre sang quand ça les prend mais Nous humains  nous nous devons s'ils nous piquent sur la joue droite de tendre la gauche ou vice versa !

Mais la nuit nous nous en donnons à coeur joie et v'la que je t'éclate un avec la tapette, un avec les mains, un avec le chiffon ... les papiers peints, les plafonds garderont longtemps les marques de nos abominations. C'est dégoûtant !

Les moustiques d'aujourd'hui ne sont plus ce qu'ils étaient. Quand j'étais petite, ils étaient bêtes maintenant une race mutante a vu le jour. Très intelligents, très patients ils attendent des heures durant derrière nos carreaux, ils nous regardent nous empiffrer à la lumière de notre éclairage nocturne et se régalent à l'avance... Et quand tout échauffés par une soupe bien épicée nous entrouvrons juste quelques secondes la fenêtre juste pour une bouffée de fraîcheur c'est tout un essaim d'insectes que nous retrouvons dans notre salle à manger. Nous ne les avons ni entendu, ni vu pénétrer, c'est très inquiétant !

Et ce qui m'inquiète le plus c'est comment ils ont réussi à se glisser dans le sac à main de ma belle soeur sans qu'elle  s'en  aperçoive. J'ai toute confiance en ma belle soeur et je ne peux imaginer une seule seconde une quelconque alliance entre elle et ses moustiques ...


et s' ils lui avaient promis de quitter sa maison à tout jamais si elle les véhiculait  vers notre cité épargnée jusqu'alors de leur domination, n'aurait elle point céder à pareille proposition????

Dans sa maison à elle, il y en avait des dizaines.



Et vous , chez vous,  vous avez des moustiques ? Des moustiques extraordinairement intelligents ?




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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 15:13


Oh quelle nuit !


Non détrompez vous, nous n'avons pas fait la java après la victoire de l'équipe de football d'Algérie et pourtant ce n'était pas l'envie qui nous en manquait mais...

L'Algérie plus que jamais aux portes de sa qualification, quelle fierté, quelle joie !  Et plus encore de voir les Algériens dans les gradins donner libre cours à leur liesse, quel spectacle réconfortant !

Vous me direz il faut tout de même être bigrement idiot de courir après un ballon et de sauter au ciel quand il transperce les filets, plus idiots encore ceux qui paient pour voir ça et plus idiots encore ceux qui derrière leur petit écran scrutent fièvreusement les idiots du terrain, les idiots des tribunes pour en soutirer du Bonheur !

Mais quelle horrible frayeur , quelle épouvantable déception mon Dieu quand les joueurs de la Zambie ont frappé les premiers en plein dans nos buts: flûte de flûte ! A cet instant précis par la puissance de notre accablement l' écran de notre ordinateur s'est éteint... et quand la lumière à nouveau nous fut rendue le but n'y était plus, c'était plus que magnifique, c'était ONIRIQUE !

Néanmoins rassurez moi dites moi qu'il y avait vraiment position d'hors jeu et que ce n'était pas parce que nous étions en Algérie, que les arbitres impressionnés par la foule qui grondait ont opté pour une ô combien compréhensible injustice? Il y avait vraiment hors jeu n'est ce pas ?

Hier les joueurs d' Algérie, des joueurs de très haute volée ont gagné, le public Algérien a gagné, toute l'Algérie: les vieux, les vieilles, les  filles, les garçons, les passionnés, les blasés, les biens habillés, les sans souliers, les voleurs,  les opprimés, les idiots, les gros cerveaux, les grands... les petits, même les tout petits dans les bras de leurs parents ... TOUTE L' ALGERIE a gagné. TOUTE L' ALGERIE !



L' Algérie  a fait retentir dans le monde entier son bonheur d' EXISTER !




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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 15:34






Ce n'est pas que je déteste mon blog éclairs mais mon coeur avait une délicieuse faiblesse pour  celui de dzblog. J'en aimais la couleur et plus encore ses visiteurs. La seule plateforme Algérienne se fait engloutir petit à petit par cet overblog glouton quelle horreur !

Ici rares sont les personnes qui laissent leurs ressentis à la lecture de mes mots, d'ailleurs rares sont les gens qui viennent m'y lire tout simplement. Ce blog est trop grand, il serait impossible d'en évaluer les dimensions, d'en discerner les extrémités, d'en connaitre les occupants... à vrai dire point ne m'y suis risquée, je restais comme tout un chacun dans mes appartements et quand je désirai m'évader c'était sur dzplateforme que je m'ouvrais le coeur... Maintenant que tous les dzblogueurs sont là, enfin presque tous, ça peut peut être en changer les moeurs !



Mea culpa j'ai déserté mes blogs . Je pourrai vous inventer un voyage extraordinaire au bout du monde, des vacances exceptionnellement dynamiques, étourdissantes....qui pourraient expliquer cette absence ... mais non RIEN de bien spécial à révéler sur ma très " mystérieuse" existence.

Les jours se sont enchainés aux jours et puis nous revoilà en plein mois de Ramadhan. J'en profite pour vous le souhaiter enrichissant : des sous certes si vous en manquez mais surtout  remplissez vous le coeur au fur et à mesure que vous vous videz l'estomac.

Hier j'ai fait une bonne action, généralement quand on fait acte de générosité il est préférable de n'en point s'en vanter mais comment puis je vous raconter si je ne m'en vante  ne serait qu'un peu... D'ailleurs je n'en suis pas si fière : ce n'était qu'un petit morceau de pain , pas deux quel dommage ! 

Hier donc je revenais de chez le boulanger avec du très bon pain bien chaud... du bien bon pain très chaud !  Du pain bien chaud très bon ! Enfin bref: un réel supplice !

Et c'est comme cela depuis le début de Ramadhan, pas un jour non pas un seul où je vais acheter mes baguettes et le boulanger me refile les vieilles croûtes de la veille. Je suis persuadée qu'il est le diable en personne et qu'il éprouve malin plaisir à me torturer les boyaux.

Hier donc je revenais tenant entre les mains la plus terrible des tentations, brûlante, à l'odeur déchirante, à m'en faire crier FAMINE !

 Un petit, très petit gamin sur son très mini vélo se met à me courser ...pas plus de trois ans et déjà sur un deux roues quel prodige ! Enfin c'est Ramadhan et mon cerveau ne souhaite pas s' alourdir de détails compliqués, nous ne sommes pas au cirque dans la cité tout de même !

Il me demande ce que je tiens dans les mains, il le voit bien le petit malin mais ...j'ai compris il veut de mon bien bon pain très chaud. Lui aussi c'est le diable et lui aussi veut...  OUI parfaitement ça existe un mini diable sur un mini vélo !

Je le regarde des pieds à la tête, c'est vite fait il n'est pas très grand, il ne parait pas méchant juste un mendiant c'est ça juste un mini malin mendiant mon pain très chaud bien bon.

Et je m'entends lui demander s'il en veut un bout; C'est moi qu' ai parlé là ? Je suis prise d'un accès de panique, Mon pain, Mon bon pain, Mon  très bon pain, Mon très bon pain bien chaud !

Non qu'il me répond, non j'en veux deux bouts !

Deux bouts de Mon bon pain très bien chaud ! Alors là , alors là...c'est un accès d'avarice.

T'es tout seul que je le questionne. En vérité je le vois bien que nous sommes que tous les deux, juste un chat noir aux yeux rubis derrière lui, aux yeux rubis comme c'est ........ faux yavait pas même un chat !

- C'est pour qui l'autre morceau ?

- Pour moi tous les deux !

- Ecoute un morceau te suffira bien, un bon morceau de mon très bon pain plus très chaud tiens et surtout ne vas pas le jeter...

- Regarde m'dam j' fais du vélo d'une main, regarde... Si tu m'avais donné deux bouts j' ferais du zéro main ...

P't être même qu'il lui aurait poussé des ailes à ce petit ange et qu'il se serait envolé ?




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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 03:42



En l'honneur de ma belle-soeur j'avais mis une bonne bouteille au frais.

 

 

J'avais longuement hésité et puis je m'étais décidée à ne pas lésiner sur les frais. Au diable l'avarice !

 

 

A vrai dire je n'avais pas vraiment eu le choix. L'état de ma bouteille de tous les jours était devenu piteux et c'est ma fille qui me l'avait fait remarquer : étiquette arrachée elle présentait mal, quelque peu déformée elle dansait la chamade sur la table... Le moment était venue de m'en séparer et d'un geste de très grande générosité je l'offris à ma fille qui me la quémandait pour une bataille d'eau organisée dans la cité!

 

 


Cette bouteille qui se glaçait le contenu dans mon frigo je l'avais choisie avec beaucoup d'intelligence. Ma belle soeur étant enceinte j'avais opté pour une eau réputée idéale pour les bébés et je m'en flattais l'inspiration. D'avance je savourais les magnifiques compliments qui devaient obligatoirement en découler...

 

 

  Et ma belle soeur est arrivée,comme je m'en étais doûtée, arrivée extrêmement assoiffée. Prédiction des plus aisées au regard du temps caniculaire de ces derniers jours.

 

 

Elle s'est de suite installée à la table de la salle à manger et j'ai débité d'une traite la question que j'avais longuement préparée:

 

 

  - Veux tu un verre d'eau MINERALE bien fraîche ?

 

 J'ai bien insisté sur MINERALE pour bien lui signifier que cette eau ne venait pas du robinet mais bien du supermarché d'à côté...

 

 

Elle n'a guère paru en être étonnée, elle a juste hoché le front, oui juste le front...

 

 

 J'étais un peu déçue moi qui pensais qu' elle en aurait rebondi au plafond... mais non bien sûr pas avec son gros ventre rond tout plein d'un merveilleux garçon !

 

 J'ai posé toute contente devant nous deux grands verres et la bouteille bien droite aucunement chancelante. J'ai laissé le temps à mon invitée de l'admirer brillante, transparente, eau pure et attirante, monts enneigés sur papier bien collé, petite buée de grande fraîcheur sur les parois, d'une tendre douceur sous mes doigts. Et j'ai répété:

 

 - Veux tu un verre d'eau MINERALE bien fraîche ?

 

 

Et ma voix aux intonations suaves a tenté de lui émoustiller le palais. Cela n'a guère paru lui en faire saliver les papilles, elle a rehoché le front oui juste le front... J'étais déçue moi qui pensais qu'elle allait...

 

 J'ai dévissé lentement, très lentement le bouchon pour bien lui montrer que la bouteille n'avait jamais été utilisée... Cela n'a guère paru l'honorer, elle a avec le front oui juste le front ... J'étais très déçue moi qui pensais...

 

J'ai versé religieusement l'eau précieuse, ai siroté pieusement le nectar rare pendant qu'elle avalait trois verres dare dare.

 

L'après midi est passée ainsi: elle parlait et buvait, j'écoutais vaguement l'esprit tout à la contemplation béate de ma nouvelle bouteille d'eau, j'écoutais et tentais vainement de temps en temps d'en glisser une allusion dans la conversation.

 

 Elle était vide maintenant mais dans les semaines à venir elle me serait amie fidèle : je la remplirai au robinet, la mettrai à réfrigérer et la dégusterai encore et encore et encore et encore...

 

 Ma belle-soeur s'était levée, s'apprêtait à partir... et brutalement d'un seul coup d'un seul, sans que j'ai pu esquissé le moindre mouvement, sous mes yeux tout grands horrifiés elle m'aplatit La Bouteille... La laissant toute ratatinée, plus que vieille...

 

 - Elle te prendra moins de place dans la poubelle...

 

 

Me dit elle en riant et son gros bidon rebondit jusqu'au plafond.



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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 18:47




Nous passions nos vacances à Antibes au sud de la France. La soirée s'annonçait merveilleuse. Après une journée accablante de chaleur nous avions décidé d'aller prendre le frais dans un petit parc près de notre appartement de location.
 
 
 Nous étions les seuls promeneurs sauf au loin quelques personnes occupées à taper des boules de pétanque. Pendant que les enfants s'adonnaient avec délice aux glissades sur le toboggan mon mari et moi prîmes leur direction. Leur enthousiasme était vrai bonheur et leurs accents plus qu'attirants.
 
 
 Cependant plus nous approchions et plus leurs voix s'atténuaient. Nous étions arrivés à leurs hauteurs et nous nous étions arrêtés à les observer avec sympathie et intérêt. Fait étrange le silence s'était installé, peut être que l'instant était d'importance: la victoire au bout d'un ultime lancé me suis je dit et j'ai continué à les scruter intensément.
 
 
Mais le petit vieux en charge de clore en beauté cette partie mirifique s'était accroupi et attendait attendait l'instant approprié sûrement, l'inspiration rêveusement ou s'adonnait il à des calculs compliqués dans une ambiance baignée de concentration totale.
 
 
 
  Tous ses compagnons s'étaient à son exemple accroupis et attendaient. J'avais uni mon esprit aux pétanqueurs et mon mari m'a tirée soudainement par le bras en m'ordonnant de le suivre.
 
 
 - Viens, qu'il me dit, Viens nous ne sommes pas les bienvenus.
 
 
 Nous nous sommes éloignés, j'avais le coeur qui cognait et derrière nous les voix joyeuses ont repris leurs accents chantants!
 
 
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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 14:44



J'aime quand je suis à la caisse d'un grand magasin, en attendant mon tour de payer mes achats, espionner le contenu des caddies des autres consommateurs. Ce sont les produits achetés par mes compatriotes qui m'attirent le plus. Je scrute d'un oeil indifférent au possible les bouteilles d'alcool, les barquettes de viande non égorgée et dégoûtée je découvre parfois l'innommable, l'abominable, le plus que révoltant: BEURK et je me questionne de comment ils réussissent à en manger.

 

  Samedi pas un seul de mon pays n'offrait le spectacle de ses écarts de religion à mon regard intransigeant. J'ai dû pour passer le temps me rabattre sur un simple Français. Son comportement m'avait d'emblée parue digne d'attention.

 

  Il prenait les articles un à un et les posait avec ordre et méthode sur le tapis. Interloquée je voyais les liquides en première ligne, juste derrière les conserves en pyramide dressées, les paquets de biscuits formaient le rectangle parfait c'était magnifique ! Une véritable oeuvre d'art ! Mais l'artiste n'en paraissait pas très satisfait, de gestes crispés et saccadés il s'appliquait à améliorer plus encore les équilibres, gommer les aspérités et fignoler les angles.

 

 

 J'eus quelques petits scrupules à balancer tous mes produits en vrac derrière les siens et à les laisser si désordonnés mais toute son attention n'était concentrée seulement et seulement sur ses petites affaires. Il paraissait soucieux :les savons ne se disciplinaient pas à sa guise. Il s'acharnait à former quatre tas de cinq mais tout s'écroulait à chaque fois. Il me brûlait de lui conseiller de faire cinq tas de quatre ou mieux encore six piles de trois et un devant, un derrière mais... soudain ses mains m'apparurent dans toutes leurs horreurs: pelées, la chair à vif !

 

 L'évidence venait de me frapper en pleine face: tous ces savons n'étaient pas anodins. J'avais devant moi un Maniaque, un grand maniaque de la propreté!

 

 J'avais déjà vu un tel cas à la télévision : un film avec Jack Nicholson mais là devant moi en toute réalité cela me terrifiait. Entre une personne qui ne se lave jamais et une qui se lave comme un possédé je me demandais vers lequel mon coeur pencherait. Fi des questionnements idiots ce mal étant des plus sérieux. Dans nos quotidiens aseptisés les contaminés sont de plus en plus nombreux.

 

 

 Il y a quelques mois de cela le dernier de mes enfants penchait à un comportement des moins attendus dans notre environnement bancal. Je le voyais essuyer ses couverts avec grand soin, nettoyer méticuleusement son bureau, ranger avec application ses vêtements et j'en étais toute contente.

 

 

 Enfin, me suis je dit, un dans cette maison qui ne laisse pas tout traîner.

 

 

 Mais de jour en jour ses exigences prenaient des proportions inquiétantes. Il passait presque une heure tous les matins à sa toilette, scrutait ses habits avec rigueur, me surveillait à la préparation des repas, dans mes lessives, le repassage, nous critiquait l'hygiène... C'était devenu infernal pour nous comme pour lui.

 

 

Un évènement stupéfiant et je puis vous jurer aucunement délibérément provoqué a bien puni et un peu guéri mon petit de ses insupportables manies:

 

 Mon fils m'avait persuadée de lui acheter une brosse à dents pourvue d'une petite boite à son extrémité pour protéger les poils de toutes les pollutions qui se peuvent exister dans une salle de bains: la poussière, les éclaboussures, les cheveux.... De plus il ne voulait plus JAMAIS la mêler aux nôtres mais la glisser bien à l'abri dans son tiroir de placard.

  
Vous allez sûrement croire à un complot ourdi par une maman, un papa excédés d' excès répétés ou des frère et soeurs futés et espiègles mais je réponds pleinement de tous les occupants  de cette habitation, nous sommes tous incapables de pareils infâmes stratagèmes.

 

 

 Un matin qu'il s'apprêtait à entamer son quart d'heure brossage des dents je l'entends soudainement hurler. J'accours, je le trouve dans un état proche de la folie. Je le questionne, il ne parvient qu'à prononcer le mot " dégoûté " d'un air choqué et à me montrer du doigt sa brosse à dents.

 

 

 Je me penche sur l'objet et que vois je accrochée aux poils bien blancs ? Une bête toute noire !

 

 

 

  Un insecte d'été avait escaladé l'armoire, pénétré dans le tiroir. Je le sais c'est difficile d'y croire. A force de contorsions il avait réussi à s'infiltrer dans l'étui bien serré, n'a pu s'extirper de cette impasse et y a "crevé sa race". 

 

 

 

 

 

 

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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 19:17



L'équipe de football d'Algérie vient de franchir aujourd'hui un grand pas vers sa qualification en coupe du monde en battant la Zambie chez eux par deux buts à zéro.


Le match n'a rien eu de transcendant. Cependant ils ont gagné et c'est l'essentiel. Nous commençons à y croire et à rêver : l'Algérie championne du monde !


D'autant plus méritants nos joueurs que les qualifications en Afrique sont loin d'être une sinécure. Cinq petites places sont allouées à tous les Africains, quatre ou cinq pour l'Asie, sept ou huit pour l'Amérique, peut être une pour l'Océanie alors que treize le sont pour les Européens.


N'y voyez bien sûr aucune injustice. Rien à voir avec les superficies ou le nombre des habitants c'est que comme chacun sait les Européens tapent bien, plus fort et avec la balle sont plus partageurs...Donc il a été décidé qu'il en sera éternellement ainsi.



 

Le monde du football appartient à ceux qui commandent le mieux.

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 12:15



Vous avez sûrement entendu parler de cette femme de Tel Aviv qui voyant l'état pitoyable du matelas sur lequel sa maman dormait lui en a offert  un tout nouveau.
Pour ceux qui sont encore dans l'ignorance je vais me faire un plaisir de vous en relater les faits sans exagération aucune...  enfin presque.

 

C'est la maman qui rentre chez elle et qui trouve sa fille souriante et toute agitée. Maman , maman qu'elle lui crie dans ses oreilles car elle est un peu sourde, je t'ai fait une très belle surprise, va dans ta chambre,  tu vas la trouver sur ton lit.

 

La Maman est aux anges, son dernier cadeau date de Mathusalem. Elle étreint son enfant passionnément :

 

- Mais voyons ma chérie fallait pas.. Cependant merci, mille fois merci!

 

Elle se précipite dans l'escalier, manque une marche, tombe mais est tellement impatiente d'ouvrir son cadeau malgré ses genoux, ses mains en feu qu' elle se relève le coeur en fête.

 

 Elle arrive dans sa chambre et scrute son lit : RIEN ! Ya rien dessus, pas l'ombre d'un présent ! Elle regarde sous le lit pensant que son paquet a glissé :  RIEN ! Sur la commode  : RIEN ! Comme c'est étrange, c'est quoi cette farce, ce n'est pas le premier avril pourtant !

 

Elle crie: - Le cadeau a disparu !

 

- Mais non maman il est sur ton lit, regarde mieux!

 

La mère est bien perplexe, elle est certes un peu sourde mais pas aveugle pour deux sous. Elle passe sa main sur le couvre lit et... Bizarre ya quelque chose qui a changé, le lit parait plus dur... Elle arrache le couvre lit, les draps et...Elle est aux bords de la crise cardiaque. Son coeur bat la chamade et ses jambes se dérobent sous elle...Elle se jette dans les escaliers et crie de toutes ses forces:

- Mon matelas, mon matelas!!!!!!!!!

 

Elle secoue sa fille  les yeux injectés de sang et lui tient des propos incohérents.

 

- Ah malheureuse qu'as tu fait de mon trésor ????

 

Dans ses prunelles brillent les flammes de l'enfer. Quelques minutes ont suffi à la transformer en âme tourmentée.

 

- Mille de mille, un million dedans! Qu'as tu fait de mon argent ???

 

Dans son vieux matelas les économies tenues secrètes de toute une vie et cruauté sans pareille il git sûrement à la décharge maintenant. Des fouilles rocambolesques ont lieu depuis dans toutes les poubelles de la ville.

 

 De nombreux habitants l'aident généreusement à retrouver son fabuleux pactole.  De certains qui n'hésitent pas à passer de nombreuses heures à plonger, brasser dans ces piscines nauséabondes d'ordures : Bonnes Vacances les Israéliens !

 

D'autres encore plus sournois qui attendent patiemment à la sortie pour sauter sur le premier qui viendrait à tenter une échappée le sourire au bec avec un matelas sous le coude.

 

 

L'histoire ne raconte pas si la mère , la fille sont toujours de la même famille. C'était une idée bien étrange cependant que d'avoir voulu cacher  à ses propres enfants un tel magot . Comment dorénavant retrouver les rêves merveilleux qui peuplaient son sommeil sur cette paillasse tout pleine de bel argent ?

 

 

Me revient en mémoire la jolie trouvaille de ma belle soeur sous son évier de cuisine. En voulant colmater une fuite d'eau, elle a mit la main sur un coffret rempli de bijoux en or. L'ancienne locataire de son appartement  avait emporté le secret de la cachette de sa cassette dans sa tombe.

 

 

 

 

Et vous ? Sous vos matelas, sous une latte de votre plancher, sous une pierre de votre jardin quelques billets bien comptés, bien roulés attendent d'être oubliés pour profiter à d'aucuns qui sourient d'avance de leur chance ? 

 

 

 

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